
lundi 8 décembre 2008
Gogol Bordello au Bikini (Toulouse)

lundi 1 décembre 2008
Looking Rough At 30 with Jarvis Cocker par Tidusyl

Petit cours d’histoire : 1975, Geoff Travis part aux USA chercher des disques, en revenant à Londres, il lance son propre magasin de musique qui devient un label sous le nom de Rough Trade en 1978. À ce jour le label collectionne les artistes tels que The Smiths, The Libertines, The Strokes ou Arcade Fire.
Seulement parce que c’est rare, commençons par dire que la musique, issue du catalogue du label, fait assez bien passer l’attente. Et ensuite, prenons le temps de parler de Jeffrey Lewis, qui par sa présentation musicale du label à l’aide d’un vieil enregistreur et sa prestation, mérite tous nos applaudissements.
Arcade Fire résonne, les lumières s’éteignent … Et c’est par écran-projo que M. J. Cocker (et non pas Joe) commence à parler à la foule tout en se déambulant comme lui seul c’est le faire ; ou peut-être L’Iguane Iggy dans ses grandes heures.
Dès ce moment, tout dégénère. Toujours pas de Pulp mais à vrai dire, on a plus de chance de dépuceler le Pape que d’entendre à nouveau Common People.
Jarvis enchaîne le premier EP, des nouvelles chansons du second. Même si certaines sentent le déjà-vu, bizarrement on a l’impression d’entendre Bowie chanter, le spectacle que nous livre l’Anglais est tellement unique et l’énergie qu’il transmet est tellement folle (et je pèse vraiment mes mots), qu’on ne s’ennuie pas le moins du monde et surtout qu’on en redemande.
Le public pour une fois est calme, complètement captivé par cet énergumène, se permettant tout de même de chanter sur I Will Kill Again et de réagir aux singeries de ce sosie de Jésus en Wayfarer …
Ce qui est bien avec Jarvis, c’est l’imprévu … Car refaire ses lacets sur scène tout en donnant ensuite dans l’impro sur ses chaussures « qu’il aime », ou distribuer des chocolats du calendrier de l’Avent : on aime ou pas mais moi je dis chapeau bas (et je suis content de ma rime).
Cocker nous gratifie de deux rappels dont Running the World et Don’t Let Him Waste Your Time. Et c’est avec un « Mind the Roads » sur projo que l’homme tire sa révérence.
Trente ans de musique, des hauts et des bas …
Avec son nouvel EP, l’année 2009 sera Jarvisienne et surtout Strokiste (à bon entendeur) : Rough Trade peut donc sourire et nous, nous lui souhaitons un Happy Birthday …
vendredi 28 novembre 2008
The Holloways - Sinners And Winners

2 perles et 2 réussites portées par les deux superbes voix de ces talentueux Londoniens :
'Sinners and Winners' est vraiment excellente, un petit côté country tourné brillament en mélodie pop-rock plus que séduisante. Petite pétite d'inspiration et de fraicheur. Ca fait du bien aux oreilles !
'Kill this day' et 'Psb' sonnent beaucoup plus comme le premier album, bonnes chansons, sans plus.
Par contre, 'Forever' achève de nous conquérir, une excellente ballade qui, sombre un peu, il est vrai, dans la mièvrerie. Ca fait parfois du bien quand c'est réussi, et c'est le cas ici.
Ils parlent d'un album pour 2009, on va suivre ça de (très) près !
The Holoways - Sinners And Winners : 7/10
Oasis - Dig Out Your Soul

jeudi 27 novembre 2008
Dido - Safe Trip Home

Le single "Don't believe in love" n'emballe pas, un peu plat, très loin de la mélodie imparable d'un "White Flag". On éspère beaucoup mieux pour l'album.
Après une première écoute, on rentre pratiquement bredouille d'une chasse au tube, à la mélodie simple et efficace, bref d'une chasse à son précédent album. Manque d'inspiration ou maturité et gain de finnesse ? La question se pose et, pour en avoir le coeur net, on réécoute.
Encore.
Et encore.
Et l'on perçoit quelques perles rares, belles et envoutantes, comme ce "Let's Do The Things We Normally Do", référence explicite à son père décédé et probablement le titre le plus réussi de l'album. Ou ce "Quiet Times" qui nous hante d'une manière étrangement familière, ce "The Day Before The Day" qui sonne Simon and Garfunkel ou enfin cet épique "Graphton Street" qui met du temps à se dévoiler.
On aperçoit de bonnes choses, les arrangements de Rollo sont toujours aussi soignés, la voix de Dido est restée la même et, si l'ambiance est plus profonde et plus maussade, elle prend tout de même au coeur.
On découvre pour la première fois des morceaux de Dido insipides, ainsi change-t-on de chanson lorsqu'apparaît "Us Two Little Gods", "Never Want To Say It's Love", "Burning Love" ou encore "Northern Sky". Oui, quatre titres plats, sans inspiration où la voix de Dido et les instrumentations de son frère ne suffisent plus à masquer un cruel manque de mélodies.
Alors on se pose des questions, et on fait face à une vérité triste et difficilement avouable, cet album est bien pâle et notre anglaise préférée semble avoir perdu ce qui faisait la force de sa plume.
Evidemment on l'écoute tout de même en boucle, en fond sonore, car ça reste très agréable à entendre, mais on a pas vraiment le coeur qui chavire lorsque l'on écoute ce Safe Trip Home.
Le titre bonus "For One Day" est insipide, là ou "Summer", seconde chanson à aller puiser du côté de Simon et vous savez qui, est assez réussi, même si "on a déjà entendu ça quelque part".
Safe Trip Home, un bon album, mais très loin du niveau auquel nous avait habitué Dido.
Dido - Safe Trip Home : 6/10
Monkey : Journey To The West (Opéra) par Tidusyl

À 15h sous la tente du Monkey’s World, le spectacle commence. Et attention : c’est un chef d’orchestre qui donne le La. L’écran s’allume, un dessin animé commence. Et là première frayeur « non mais je n’ai pas payé pour voir un film » … Frayeur de courte durée car au milieu de la première scène, l’écran disparaît pour laisser place … à une féerie chinoise et musicale.
Nous voilà donc en compagnie d’un singe arrogant, d’un cochon, et d’un melting-pot de personnages qui apportent au spectacle des univers différents devenant indispensables tout au long des scènes.
Pour parler de musique, tout sonne asiatique et il est marrant de constater que le son « Albarn », très présent dans Gorillaz est plus que reconnaissable. Ne nous mentons pas, sans ça il est clair que la salle se serait déjà endormie !
Malgré le chinois des paroles, la force de la musique nous fait vraiment voyager tout comme les acteurs, les danses (on sent que Kamel n’est pas derrière tout ça), les décors et les couleurs. C’est une harmonie que nous avons sur les yeux. Seul bémol : l’entracte de 20 minutes en plein milieu qui, qu’on se le dise, surprend mais n’empêche pas de se remettre dans le bain à la reprise.
Deux heures plus tard, nos amis arrivent enfin à l’Ouest, endroit où l’on se retrouve aussi avec la claque qu’on vient de se prendre. Car pour parler franchement, le spectacle nous fait oublier nos horribles souvenirs causés par le Cirque de Pékin et ses péripéties d’assiettes. On sort en fredonnant Heavenly Peach Banquet, oubliant que l’on se trouve dans le nouveau temple capitaliste anglais : l’O2 Arena.
Donc peu importe ce qu’on pense de lui, qu’on soit pro-Oasis ou pro-Blur, rendons à César ce qui lui revient : Damon Albarn est doué.
Tidusyl
mardi 25 novembre 2008
Pete Doherty à Manchester par Tidusyl

13 Novembre, on prend les mêmes et on recommence. Trois premières parties plus tard “he’s here” se fait entendre … et c’est 10 minutes plus tard que le poète apparaît … Pete Doherty (prononcez DoKerty).
Bonjour d’usage et seul avec sa bière, sa guitare et son traditionnel chapeau, pas le temps pour une prière et c’est Time For Heroes qui résonne dans cette salle-boîte-de-nuit-piteuse …
La première chose qui frappe l’auditeur, ce n’est pas tant le fait de se dire « putain il est enfin là », mais c’est lui : un bloc de charisme qui même s’il oublie d’articuler ses paroles transporte le Ritz dans un autre univers, le sien.
Du concert folk-dandy, l’atmosphère prend une autre tournure pendant Albion où la simple énonciation de Manchester rend l’Anglais hystérique, i.e. concours de jeté de pintes remplies et tentative de poussée incontrôlée sur l’arrière de la fosse. Rien ne va plus, What Katie Did et Don’t Look Back réamorcent la folie musicale qui arrive à son zénith avec un Fuck Forever qui débarque dans la surprise générale rendant pour le moins ce concert magique.
Alors que la fosse réclame son eucharistie, Pete nous rappelle que ce n’est qu’un homme et s’en va tel un prince de la scène ; l’anglais ne râle pas, trop content d’aller se réapprovisionner, nous laissant nous pauvres Français sur le cul. Après un « je ne sais quoi dont il a le secret », Pete nous gratifie d’une private joke : chanter La Belle Et La Bête avec deux danseuses autour de lui. Et là où on prend son pied c’est que même ça n’est plus ridicule tant le dandy fait son job. Tout le monde est subjugué.
The Good Old Days clôture la cérémonie musicalement parlant, car Doherty, dans un élan de « je ne sais quoi dont il a le secret » se la joue « balance ta gratte dans la fosse » laissant l’anglais dans l’oubli de demander un rappel en se ruant sur un bout de la pauvre guitare …
Concert fini, les yeux qui brillent, certains auront le courage de l’attendre pour une photo, d’autres comme moi prendront le chemin du bar, discutant avec de belles rencontres l’histoire d’une messe qui ferait convertir n’importe quel homme au Rock …
Tidusyl
vendredi 21 novembre 2008
The Killers - Day And Age

Dans ces temps de disette musicale, où tous les artistes semblent en panne sèche d'inspiration (entre autres, Dido, Oasis, Travis, et Paul McCartney...) on attendait le messi, l'album non insipide, plein de bonnes idées, l'album qui vous colle à la peau et aux oreilles, bref un bon album de rock. On le tient.
"Human" le single, annonçait la couleur, l'album est très (peut être un peu trop?) pop, les sonorités sont très travaillés, et les mélodies font mouche, portées par un Brian Flowers au sommet de son art. "Are we Human or are we Dancer ?"
Joy Ride se laisse écouter malgré son manque d'inspiration et l'on redoute l'album à 3 bonnes chansons. "A Dustland Fairytale" relève le niveau sans nous éblouir comme l'ont fait les trois premiers titres.
On oublie toute critique lorsqu'apparaît "This Is Your Life", formidable et étrange chanson, avec des choeurs qui trottent dans la tête et des arrangements tout simplements parfaits. La touche Killers est bien là, plus aboutie que sur Sam's Town ou sur Hot Fuss. Cet album tend vers l'excellence, "This Feeling Won't Go".
On en prend plein les oreilles avec "I Can't Stay" qui sonne très pop, et flirte avec la variété. Pourtant on se laisse emporter, la magie opère malgré la facilité du refrain porté par un Brian Flowers en pleine maitrise de ses moyens.
"Neon Tiger" est une chanson qui sonne très killers, trop peut être pour être vraiment convaincante. On se dit qu'on a déjà eu droit à 5 merveilles, qu'on a été gaté, on pardonnerais une fin insipide.
Ce serais sans compter sur "The World We Live In", les orchestrations font mouches et nous emportent tranquilement...
Merci donc à eux pour cet excellent Day And Age, dont les sonorités et les mélodies sont parfaitement en accord avec cette fin d'année. Bluffant.
The Killers - Day and Age 8/10