mardi 25 novembre 2008

Pete Doherty à Manchester par Tidusyl



Dans le pays où la musique fait office de religion, un concert ne peut être qu’une messe. Début octobre, sous la pluie et l’énervement général, la nouvelle débarque : le messie ne jouera pas ce soir …

13 Novembre, on prend les mêmes et on recommence. Trois premières parties plus tard “he’s here” se fait entendre … et c’est 10 minutes plus tard que le poète apparaît … Pete Doherty (prononcez DoKerty).

Bonjour d’usage et seul avec sa bière, sa guitare et son traditionnel chapeau, pas le temps pour une prière et c’est Time For Heroes qui résonne dans cette salle-boîte-de-nuit-piteuse …

La première chose qui frappe l’auditeur, ce n’est pas tant le fait de se dire « putain il est enfin là », mais c’est lui : un bloc de charisme qui même s’il oublie d’articuler ses paroles transporte le Ritz dans un autre univers, le sien.

Du concert folk-dandy, l’atmosphère prend une autre tournure pendant Albion où la simple énonciation de Manchester rend l’Anglais hystérique, i.e. concours de jeté de pintes remplies et tentative de poussée incontrôlée sur l’arrière de la fosse. Rien ne va plus, What Katie Did et Don’t Look Back réamorcent la folie musicale qui arrive à son zénith avec un Fuck Forever qui débarque dans la surprise générale rendant pour le moins ce concert magique.

Alors que la fosse réclame son eucharistie, Pete nous rappelle que ce n’est qu’un homme et s’en va tel un prince de la scène ; l’anglais ne râle pas, trop content d’aller se réapprovisionner, nous laissant nous pauvres Français sur le cul. Après un « je ne sais quoi dont il a le secret », Pete nous gratifie d’une private joke : chanter La Belle Et La Bête avec deux danseuses autour de lui. Et là où on prend son pied c’est que même ça n’est plus ridicule tant le dandy fait son job. Tout le monde est subjugué.

The Good Old Days clôture la cérémonie musicalement parlant, car Doherty, dans un élan de « je ne sais quoi dont il a le secret » se la joue « balance ta gratte dans la fosse » laissant l’anglais dans l’oubli de demander un rappel en se ruant sur un bout de la pauvre guitare …

Concert fini, les yeux qui brillent, certains auront le courage de l’attendre pour une photo, d’autres comme moi prendront le chemin du bar, discutant avec de belles rencontres l’histoire d’une messe qui ferait convertir n’importe quel homme au Rock …

Tidusyl

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